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Selon un rapport de la CNUCED intitulé Information Economy Report 2009: Trends and Outlook in Turbulent Times(1), le nombre d´abonnés à la téléphonie mobile a augmenté plus rapidement en Afrique que dans toute autre région du monde depuis 2003.p>Selon un rapport de la CNUCED intitulé Information Economy Report 2009: Trends and Outlook in Turbulent Times(1), le nombre d´abonnés à la téléphonie mobile a augmenté plus rapidement en Afrique que dans toute autre région du monde depuis 2003.


Ce nombre est en effet maintenant plus de 10 fois supérieur au nombre d´abonnés à la téléphonie fixe en Afrique, et plus de 20 fois supérieur dans les pays d´Afrique subsaharienne.
La plupart des États africains se laissent toutefois distancer par les autres pays du globe pour ce qui est de l´accès Internet à haut débit, moyen de communication pourtant essentiel à la réalisation de nombreux objectifs en matière de développement économique et social.


La téléphonie mobile a pris une ampleur inégalée
Les dernières années ont été marquées par une croissance remarquable des télécommunications mobiles en Afrique.
Ainsi, entre 2003 et 2008, le continent a vu le nombre d´abonnés à la téléphonie mobile bondir de 54 millions à près de 350 millions, soit une augmentation de presque 550 %.
En 2008, le Gabon, les Seychelles et l´Afrique du Sud comptaient pas loin de 100 abonnements pour 100 habitants.
La pénétration de la téléphonie mobile touchait en moyenne près des deux tiers de la population de l´Afrique du Nord et plus d´un tiers de la population sur l´ensemble du continent africain.
On s´attend à ce que cette croissance demeure robuste. Seuls cinq pays africains - le Burundi, Djibouti, l´Érythrée, l´Éthiopie et la Somalie - ont enregistré une pénétration inférieure à 10 pour 100 habitants.
En Ouganda, le nombre d´abonnés à la téléphonie mobile est passé de 0,2 à 23 pour 100 habitants entre 1995 et 2008. Les opérateurs ont investi des sommes considérables dans les infrastructures, en particulier dans les zones rurales. La téléphonie mobile a transformé le tissu social et économique du pays, les communications téléphoniques permettant d´établir et de maintenir des contacts professionnels et sociaux plus facilement.
Plus de 100 000 personnes travaillent actuellement dans le secteur de la téléphonie mobile ou dans des secteurs connexes, soit directement pour un opérateur, soit indirectement dans la vente de temps d´antenne ou d´appareils portatifs.
Le manque de revenus constitue de moins en moins un obstacle à l´achat d´un téléphone mobile, puisque les équipements de réseaux sont plus efficaces et les appareils, plus abordables. La popularité croissante de ce moyen de communication a aussi entraîné la création de nouveaux services et de nouvelles applications. Pour de nombreuses petites et moyennes entreprises africaines, le téléphone mobile est devenu l´outil d´information et de communication de prédilection, surpassant même l´ordinateur.
Les pays africains sont ainsi à l´avant-garde pour ce qui est des services bancaires et des transactions électroniques se déroulant depuis un téléphone mobile. Au Kenya, en Afrique du Sud, en République-Unie de Tanzanie et en Zambie, par exemple, les téléphones cellulaires permettent aux entreprises et aux particuliers de faire des paiements et des transferts de personne à personne, tout comme des achats prépayés, sans détenir de compte bancaire.
Les investisseurs semblent toujours intéressés à élargir et à améliorer les réseaux des technologies de l´information et de la communication (TIC) en Afrique, malgré la crise économique mondiale. Ainsi, France Télécom prévoit que la croissance sera supérieure en Afrique et au Moyen-Orient que dans d´autres régions en développement, notamment parce que leurs secteurs de téléphonie résistent mieux à la récession économique.
Les investissements Sud-Sud en Afrique, qui constituent déjà une source de financement majeure pour les réseaux mobiles des pays en développement, vont aussi probablement se poursuivre, en dépit de la crise.
Début 2009, l´opérateur historique du Soudan, Sudatel, prévoyait que les effets de la crise seraient minimes dans les pays où l´entreprise était présente. En outre, Zain, MTN Group et Orascom, quelques-uns des principaux investisseurs étrangers dans le secteur africain des télécommunications, pourraient renforcer leur position respective sur le marché régional des communications sans fil.


L´Afrique a besoin d´un meilleur raccordement au haut débit
En revanche, les pays africains se laissent distancer par d´autres régions en développement pour ce qui est de l´utilisation d´Internet et, plus encore, du raccordement au haut débit. Ce retard est notamment attribuable à l´absence d´infrastructures de télécommunications fixes.
La plupart des autres régions en développement enregistrent une pénétration du haut débit dix fois supérieure à celle de l´Afrique. Qui plus est, l´utilisation du haut débit sur le continent africain est fortement concentrée, 90 % des abonnés se retrouvant dans cinq pays (Afrique du Sud, Algérie, Égypte, Maroc et Tunisie). Ces pays font aussi partie de ceux ayant connu les plus fortes augmentations du nombre d´abonnés au haut débit depuis 2003.
On observe également un écart considérable pour ce qui est de la vitesse du haut débit. Le rapport indique qu´il faut intervenir rapidement pour corriger cette situation de façon à ce que le continent soit entièrement connecté. Pour couronner le tout, il existe aussi un fossé entre les prix du haut débit: le coût d´utilisation d´un réseau à haut débit fixe est habituellement supérieur dans les pays à faible revenu. Quatorze des 20 pays où l´on retrouve les frais d´accès les plus élevés au monde sont en effet des pays d´Afrique subsaharienne.
Même à l´intérieur du continent africain, le fossé entre les prix est énorme. Alors que l´accès mensuel à des services à haut débit coûte en moyenne plus de 1 300 dollars au Burkina Faso, en République centrafricaine et au Swaziland, les abonnés égyptiens et tunisiens paient moins de 13 dollars pour les mêmes services.
Les câbles à fibres optiques internationaux jouent un rôle capital pour le raccordement de l´Afrique à l´économie mondiale, mais les pays d´Afrique subsaharienne ont en grande partie été les grands oubliés des réseaux optiques. Toutefois, un certain nombre d´initiatives sont finalement sur le point de porter leurs fruits. Ainsi, le câble reliant la côte Est de l´Afrique à l´Europe et à l´Inde (SEACOM) est devenu opérationnel en juillet 2009, et le câble sous-marin longeant l´Afrique de l´Est pour relier le Kenya aux Émirats arabes unis (TEAMS) devrait le devenir plus tard cette année.


Le triomphalisme n´est pas de mise
Le rapport souligne que, malgré les progrès enregistrés dans le secteur des télécommunications mobiles en Afrique, le triomphalisme n´est pas de mise. Les objectifs non encore réalisés doivent en effet être poursuivis pour édifier une société de l´information associant vraiment toutes les parties prenantes.
Des mesures visant à étendre les services à haut débit aux régions qui sont mal connectées à des réseaux doivent être adoptées pour désengorger les infrastructures en place.
Il faut trouver des moyens de financement nouveaux et novateurs qui permettront d´établir d´autres réseaux à haut débit fixes et mobiles plus puissants. Selon le rapport, pour que des progrès significatifs soient réalisés en Afrique, les gouvernements, la communauté des donateurs et le secteur privé devront faire des efforts plus importants.